Dans la région des Savanes comme ailleurs, les violences basées sur le genre constituent l’une des violations des droits humains les plus répandues et les plus persistantes au sein des communautés. Pour prévenir et lutter contre ce phénomène, un consortium d’associations a organisé un dialogue communautaire ce lundi 08 décembre 2025 à Mango.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre des activités des 16 jours d’activisme contre les VBG, est portée par cinq associations : le Club des Femmes des Savanes pour la Promotion de la Culture (CFSPC), l’Association d’Appui au Développement Local des Savanes (2ADL-S), l’Appui aux Femmes et aux Enfants (AFE), AMAEDDIS et APDIF. L’activité a rassemblé les autorités locales et toutes les couches sociales, notamment la chefferie traditionnelle, les leaders communautaires, les femmes, les jeunes ainsi que les personnes en situation de handicap.

L’objectif de cette approche participative est de sensibiliser les communautés locales à mieux comprendre les violences basées sur le genre, sous toutes leurs formes, ainsi que leurs causes et conséquences, afin de mieux lutter contre ce fléau. Dans cette optique, une communication portant sur le thème des 16 jours d’activisme « Unissons-nous pour mettre fin à la violence numérique à l’égard des femmes » a permis de rappeler aux participants les enjeux liés à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux.

Au nom de la directrice exécutive du CFSPC, Mariam a souligné l’importance de ce dialogue qui favorise l’implication active et engagée de tous les acteurs locaux dans la lutte contre les VBG. « Ce dialogue est un espace libre, sécurisé et participatif. Il permet d’identifier les problèmes, leurs causes profondes, de proposer des solutions réalistes, de formuler des engagements concrets pour chaque acteur, ainsi que d’élaborer un plan d’action et de restitution », a-t-elle déclaré.

Pour sa part, le secrétaire général de la préfecture de l’Oti N’Gbamou Koya représentant le préfet a salué l’initiative concertée du consortium. Selon lui, l’approche participative adoptée permettra de recueillir les préoccupations et de faire ressortir les causes profondes des violences afin d’y répondre efficacement. Il a ainsi appelé à un engagement collectif et à des actions concrètes pour créer un environnement favorable où chaque personne voit ses droits et sa dignité protégée.

La chefferie traditionnelle, consciente de l’ampleur du fléau entend jouer pleinement son rôle aux côtés des organisations de la société civile pour éradiquer le phénomène. Au nom des chefs traditionnels, Nambiema Tabi Zakar chef canton de Mango s’est engagé à agir à travers des sensibilisations communautaires. Selon lui, « les violences exercées sur les femmes constituent un frein au développement de la société tout entière ».
Notons que les participants ont pris l’engagement en signant un “acte d’engagement” à être des ambassadeurs de la lutte contre les VBG à l’issu du dialogue à travers des actions concrètes notamment des sensibilisations et des restitutions .
« Nous, les femmes, souffrons souvent en silence au sein de nos familles et de nos communautés, face aux différentes formes de violences que nous subissons. Il est difficile d’en parler mais grâce à des initiatives comme celle-ci, nous pouvons commencer à briser le silence. Elles nous aideront à sensibiliser nos parents, nos époux , toute la communauté à ce phénomène et à ses conséquences graves pour la société. Une femme violentée ne peut pas s’épanouir, et c’est toute sa communauté est freinée» a souligné la présidente des femmes de Mango

