La Journée mondiale de la santé mentale offre l’occasion de sensibiliser l’opinion publique aux défis liés à la santé mentale dans le monde. Dans la région des Savanes, cette journée a été célébrée en différé le jeudi 23 octobre 2025 par le Centre de Santé Mentale Yendoubé de Dapaong, en présence des autorités locales.
Cette année, la célébration est placée sous le thème « L’accès aux soins de santé mentale en cas de catastrophes et d’urgences ». Ce thème a permis de sensibiliser les autorités locales et la population sur l’importance de la prise en charge psychologique et psychiatrique des personnes affectées par des situations de crise ou de catastrophe.
La région des Savanes est confrontée à des crises récurrentes, notamment des attaques terroristes, entraînant des pertes humaines, économiques et sociales. Malheureusement, les victimes de ces situations n’ont pas toujours le courage d’évoquer leur détresse et se retrouvent souvent livrées à elles-mêmes. Pour la sœur Sonia , directrice du Centre de Santé Mentale Yendoubé de Dapaong, la santé mentale est un droit pour tous et ne doit pas être un sujet tabou au sein des communautés.
« Avec la situation sécuritaire actuelle, les déplacements internes et l’afflux de réfugiés, il est essentiel que toutes ces personnes aient un accès équitable aux soins de santé mentale. Beaucoup souffrent en silence par peur ou par honte. Je pense qu’il est temps de briser le tabou autour de la question et d’amener nos parents à savoir que la santé mentale est un droit pour tous» a-t-elle souligné
Au cours de cette célébration, une conférence a été animée par le docteur Dassa Kolou, psychiatre et chef du service de santé mentale au CHU Campus de Lomé. Dans son exposé, il a rappelé l’importance du thème de cette année, qui vise à sensibiliser les autorités et les communautés locales aux défis liés à l’accès aux soins de santé mentale dans la région des Savanes, particulièrement touchée par les crises sécuritaires.
« Nous avons sensibilisé les autorités locales et les parents sur la santé mentale, et nous leur avons indiqué les démarches à suivre pour accéder aux soins en cas d’urgence ou de catastrophe. Des numéros verts ont été communiqués afin que les personnes en détresse puissent être secourues à temps », a-t-il précisé.
La cérémonie a été marquée par la présence de plusieurs personnalités, notamment le préfet de Tône, le président du Conseil régional des Savanes, le maire de la commune de Tône 1, des autorités militaires ainsi que des membres de la communauté locale.
Dans son intervention, le préfet de Tône a salué les efforts du gouvernement en matière d’accès aux soins de santé particulièrement en santé mentale et a invité la population à rompre le silence autour de cette question encore trop souvent stigmatisée.
